J'crois bien oui, que je suis une angoissé d'la vie...ou de la...muerta.
J'sais plus trop en fait...
De l'empreinte que laisse la mort, sur la vie...?
Pourtant la vie n'existerait pas sans mort.
Quand j'étais plus jeune, j'ai souvent pensé à mourir...J'pense aujourd'hui que c'était pour qu'on s'intéresse à moi...ou que "d'là haut" (parceque je me voyais "en haut" par la manière dont je me visionnais le film...comme si d'en bas on ne pouvait rien voir [...] quelle symbolique !), que d'là haut donc, j'puisse me rendre compte que finalement, on m'aimait...Pas très élevée comme vue, en plus.
D'en haut, c'est sûr, on est sensé mieux voir...on a une vue d'ensemble.
D'en bas, c'est quand on se regarde le nombril, non ?
En haut c'est le spirituel...l'altitude...?
En bas, c'est l'égo ?...et son...centrisme ?
P't'être que t'as pas vu qu'y avait un ciel...?...un univers...!
-"May'euh ! Moi d'abor' je m'en fou'euh ! Je suis mêmeuh pas inscrite à fesses-bouc'queue, parceque ma mémé bin elle a dit qu'il fallait se méfier des gens que tu connais pas !"
Après, j'ai eu... et j'ai encore (méa culpa) des périodes pendant lesquelles j'aimerais ne plus exister...me volatiliser, disparaitre...ne plus penser..."trouver la paix" face à mes tourments.
Puis, plus je vieillis, plus j'me rends compte que j'ai peur...
Comment expliquer...? Je me suis "trop" attachée aux personnes ?...à mon univers ?
Depuis trente neuf ans...c'est en quelque sorte normal aussi. Tu n'peux pas dire que ton parcours a été insignifiant...il fait ton histoire, chargée d'émotions.
L'émotion.
C'est pourtant bien c'qui t'fait comprendre que t'es en vie.
Les sentiments sont p't'être eux plus spirituels...bien qu'intrinsèques aux émotions...
M'enfin, j'peux parfois être assez noire pour ne plus trouver de symboliques auxquelles je pourrais me rattacher....pour empêcher la chute.
Plus t'avances, plus le cercle d'illusions qu'est la vie, se resserre...
L'illusion de tout ce qui t'entoure et qui forme tes repères. Que sans les autres, tu n'es rien.
J'devrais pourtant m'en rappeler !
Rien n'est immuable.
Mais ma raison ne parvient pas à me calmer.
Peut-être que ma raison a tellement parlé aux autres, qu'elle ne parvient plus à me raisonner moi-même... ?...ou que je reste hermétique à ses paroles. Que c'qui m'raccroche tant à la vie, c'est justement ce partage.
Ce partage, c'est c'qui reste de ton histoire mêlée à celles des autres..."la trace" que nous laissons.
L'empreinte.
Celle qui contiuera sa vie à travers le souvenir.
La mémoire...wom'erde ! C'est pas gagné !
Puis après tout...que peut-on faire ?
La mort est notre destinée à tous.
Depuis quelques temps, j'ai l'impression que c'est l'hécatombe autour de moi... J'apprends plus de mauvaises nouvelles, que de bonnes.
Des nouvelles qui auraient tendance à te faire relativiser ton petit stress quotidien, qui s'avère ne pas être si mauvais au final.
Mais voilà, le stress semble se volatiliser, pour laisser place à une angoisse.
L'angoisse du devenir.
La vie, qui nous rappelle que le temps est compté...
Depuis un peu plus d'un an, des personnes proches sont touchées par la maladie...De nature assez hypocondriaque, cela me renvoie à mes phobies...
Celles pour lesquelles je ne trouve pas de réponse. Celles pour lesquelles je ne perçois "que" cette peur panique dont je ne peux pas parler.
Sur l'coup, j'suis plutôt main'nant dans la vision d'en bas.
Le spirituel ne parvient pas à se détacher de l'égocentrisme.
La gravité de la situation qui fait qu'à partir d'un moment, la vie qui était comptée te montre son compte à rebours...le temps semble figé sur cet instant, et pourtant les secondes défilent.
Comme pétrifiée, j'ai du mal à trouver les mots, car cet instant te rappelle ô combien tu es seul(e)...quoiqu'on en dise.
La solitude...
[...]
...fait chier !
Comment faire la part des choses.
Les raisons d'être ont plutôt intérêt d'être solides !...sinon quelle faille !
Quel vertige !
Un combat physique à mener "au mieux", seul le psychique semble pouvoir être partagé...et encore.
Moi qui ai besoin de poser les mots quand ça se chamboule dans ma caboche, je m'en retrouve désemparée.
La vérité dans tout ça...?