Illusion

Il y a quinze jour de cela, je partais en week-end...sur Montpellier. Une soirée organisée par mon frérot,  Jean

J'appréhendais un peu. Partir, seule...un week-end. Me retrouver "en terre inconnue", non pas que je ne connaisse pas "assez" Jean, mais en tant qu'organisateur, je me doutais bien qu'il allait et venir, ne restant pas "fidèlement" chaque instant à mes côtés. Il m'avais annoncé une soixantaine de personne pour l'évènement, dans un "p'tit bar" de la vieille ville.

Soixante ?! Quand même ! o.O

Bien. Une Dj qui sera là, pour mixer, la Barber ("Ma mère va me tuer") :D avec un collègue...pour répondre aux envies des demôazelles, et de quelques aventuriers voulant profiter de cette soirée inédite.

Je serai probablement la "chevelue out of bed" de la soirée, décalée...mais en même temps, le décalage, j'le pratique assez bien.

Bref, ça m'faisait cogiter quand même une chouille, je me connais assez associable, plutôt dans l'observation,..Et vu de mon perchoir, je trouvais l'idée de cette soirée assez originale, amusante...Jean en avait déjà organisées...mais genre, Paris, Lyon...un vendredi de succroît !

Comme si tout le monde était en week-end le vendredi !!!

Je connais Jean. C'est tout, mais je connais ce genre d'endroit...Un bar avec du son...ne m'est pas si inconnu que ça. ( ! )

Mais l'appréhension au ventre_quand même.

On y vient...

Vous voyez, ce sentiment de faire, ou non "partie du monde". ?

Puis, j'ai laissé mes deux amours à la maison...Ca aussi, c'était assez étrange.

Je leur disais "au revoir," pour un week-end...les laissant à la maison.

Ma pitchoune, qui lorsque je réponds à sa question d'où c'était chez Jean...me répond, s'exclamant "cest lOooin maman !"

o.O

Allez, on s'lance.

Je me retrouve là-bas, en m'disant...bôh...tu enfiles un sourire, et hop !

Les coiffeurs_en général, sont plutôt sociables ;)

Et bin, ça s'est bien passé. J'ai passé une bonne soirée. En ville. Grande ville. Autre mentalité.

Des gens qui se côtoient d'une manière assez naturelle en fait. Et moi, au milieu de tous ces gens, bah, pareil.

(Bon, faut dire que j'ai fait des études...de coiffure, plus jeune...ça aide ?) ^^

Je suis rentrée, en ayant ce même sentiment dont je parlais plus haut...de faire partie du monde.

J'ai retrouvé ma p'tite famille, le dimanche, heureuse de les serrer dans mes bras, et heureuse d'avoir passé cette belle soirée.

Puis, mon homme m'annonce qu'une amie, vient de déclarer un cancer...sérieux. D'un kyste, ça passe à un cancer. Je l'entends me parler de chimio intensive...

Séisme.

Ca gomme tout le reste...ma tête ne tourne plus qu'autour de ça.

Je pose des questions auxquelles mon homme ne peut pas systématiquement répondre. Il venait d'avoir l'info.

J'imagine...la secousse.

Je la sens.

Ca me rappelle de sales souvenirs...cette peur panique. Cette sensation que tout s'arrête...à cette info.

Tout bascule.

Faire partie du monde , ou non.

Là. T'es seule. En face à face avec ce morbide.

Le "monde" à ce moment, semble continuer sa route, pendant que toi, tu te retrouves stoppé(e)...net.

Un stop, avec de lourdes priorités.

Même de ton perchoir, tu t'prends la gifle.

Ce gouffre qui semble vouloir t'aspirer. Cette vision que t'as de toi qui recules, et que la terre semble s'écrouler sous tes pieds...

Je suis sous le choc.

Je pleure.

Je ne peux pas lui téléphoner pour prendre de ses nouvelles...pas tout de suite.

Et j'imagine aussi que de répondre de longue aux mêmes questions, selon dans quels états "d'humeur" tu es...

...c'est délicat.

C'est par l'intermédiaire d'autres amies...qui l'entourent que je vais aux nouvelles. J'entends dire que "ça va". Que je pouvais l'appeler

Des pensées rassurantes...je m'y accroche...La copine me dit que j'pouvais l'appeler, qu'elle a aussi "besoin" d'en parler.

Je gonfle le torse...

Et là, quelle force.

Elle est montée dans le train des protocoles...se structure autour de ce qui se dessine. Elle a franchi le stop, et poursuit sa route.

Une warrior !

Elle fait partie du monde.